Coder le monde

À l’ère numérique, le code est au cœur de notre quotidien, il modifie notre rapport au monde et aux autres. « Coder le monde » présente un état de la création digitale contemporaine dans différentes disciplines. Revenant sur l’histoire du code numérique et la manière dont les artistes s’en sont emparés depuis l’avènement de l’ordinateur dans les années 1960, ce livre fait apparaître un univers esthétique et critique commun qui questionne notre quotidien entièrement irrigué par les logiques numériques. Les artistes, les musiciens, les écrivains, les architectes, les créateurs de toutes disciplines ont en effet été les prescripteurs et les inventeurs d’une approche alternative du code. Articulé autour de six timelines (Nombre, codes, programmes; Algoristes, Littérature; Architecture et design; Corps, code; Musique), cet ouvrage dévoile de multiples correspondances dans les logiques de création et offre une lisibilité globale de ce qui constitue aujourd’hui une culture du numérique.

Publication sous la direction de Frédéric Migayrou : essais de Moreno Andreatta, Emmanuel Cyriaque, Camille Lenglois, Frédéric Migayrou, Olivier Zeitoun.

Design graphique et code par Élise et Kévin Donnot (E+K)

En écho aux problématiques développées dans l’exposition « Coder le monde », la mise en forme et la production de cet ouvrage ont été intégralement réalisées avec des langages de programmation libres, issus du Web : PHP, HTML, CSS et JavaScript. À la différence des méthodologies conventionnelles utilisant des logiciels propriétaires avec des interfaces graphiques WYSIWYG (What you see is you what you get, ce que vous voyez [à l’écran], c'est ce que vous obtiendrez [à l’impression]), ce livre utilise le code informatique, tant comme outil d’encodage du contenu (données) que comme support d’instructions (programmes).

L’ensemble des textes ont ainsi été enrichis de métadonnées (encodé au format TEI, Text Encoding Initiative, une norme destinée à la standardisation des documents textuels numériques) permettant à une machine d’identifier les personnes, œuvres, publications, expositions, langages et logiciels. Les différentes occurrences d’un même terme sont répertoriées au sein de plusieurs index présentés en début d’ouvrage, agissant comme des textes en tant que tels. En parallèle, un jeu de références croisées permet une circulation non linéaire, évoquant les formes d’écritures hypertextuelles.

Lors de la génération dynamique de l’ouvrage, un système de gestion de contenus statiques (flat-file content management system), développé pour l’occasion, compile la totalité des textes et images sous la forme d’un unique document HTML. Une feuille de style CSS décrit les règles de mise en forme de chaque élément. Codes HTML et CSS sont ensuite interprétés par un navigateur Web utilisant le framework html2print destiné à la visualisation de la mise en page. Le résultat est finalement exporté au format PDF, prêt à l’impression. Du Web au Print, ce livre-manifeste expérimente une convergence possible des médias d’éditions numériques et imprimés, où code, design et matérialité prennent corps dans une forme unifiée.